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Livre Bugatti Journal d'une saga - Serge Bellu

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Livre Book buch Bugatti Journal d'une saga - Serge Bellu

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Description

Titre : Bugatti Journal d'une saga

Auteur : Serge Bellu

Langue : français

383 pages

Nombreuses illustrations couleur

Année : 2008

Dimensions : 30 x 25 cm

ISBN : 978-2-7268-8809-4

Résumé :

Il y a tout juste dix ans, en 1998, Bugatti renaît de ses cendres sous l'égide du groupe Volkswagen. Après une longue période d'inactivité et une résurrection avortée en Italie, la marque rebondit enfin sous les auspices d'un puissant groupe industriel. Avec son esprit d'élitisme et son extrême sophistication technique, la Bugatti Veyron restitue l'âme des Bugatti ancestrales tout en insufflant à la marque une coloration éminemment moderne. Un souci de raffinement et d'anticonformisme a toujours nourri la destinée de la famille Bugatti. L'histoire débute avec l'ascendance d'Ettore Bugatti, la flamme artistique ayant été allumée par son grand-père Carlo. Ettore Bugatti entre en automobile à l'aube du XXe siècle et apporte son regard singulier à plusieurs entreprises naissantes, mais son individualisme viscéral le conduit à créer sa propre entreprise. Entouré de fidèles complices, bientôt rejoint par Jean, le fils chéri, Ettore Bugatti écrit une légende qui ne durera que deux décennies, entre les deux guerres. C'est ce destin singulier, ces destinées recomposées au hasard des drames et des coups d'éclat que ce journal retrace. Au fil des jours, découvrez la diversité de l'oeuvre d'Ettore et de Jean Bugatti, qui ont nourri la vie industrielle française. Rythmée par une dramaturgie certaine, la destinée de la marque se découpe en six actes qui rappellent les grandes périodes d'une aventure tant humaine qu'industrielle.

Journaliste et illustrateur, Serge Bellu a effectué une grande partie de sa carrière à L'Auto-Journal, L'Automobile Magazine et Automobiles Classiques ; il collabore régulièrement au Figaro, AD, Rétroviseur et Sport Auto, et il est le correspondant en France de Auto & Design. Serge Bellu est l'auteur d'une trentaine de livres sur l'histoire de l'automobile et du design chez E/P/A, aux Éditions du Regard, chez Larousse, au Cherche Midi, à La Martinière et bien sûr chez E-T-A-I (où il a signé La Carrosserie française, du style au design, Grand Prix du plus beau livre de l'année 2007 au Festival automobile international). Consultant auprès du Strate Collège, de l'Art Center Collège of Design et de l'Institut français de la mode, il est aussi le Commissaire général de l'exposition de concept-cars organisée aux Invalides, à Paris, depuis 2007.

Extrait :

Naissance d'une dynastie

Aussi loin qu'on s'en souvienne, l'anticonformisme a régné dans la famille Bugatti.
L'ombre d'un aïeul atypique, énigmatique, se dessine dès les premières décennies du XIXe siècle, dans une Lombardie qui bouillonne autour du lac de Côme, dit "le Lario". Entre les Alpes et la plaine du Pô, ce Lario jouit d'une position stratégique qui lui valut de successives convoitises. Gaulois, Romains et Lombards occupèrent tour à tour ses contreforts. Puis, au XVIe siècle, la famille des Sforza régna sur la région milanaise, ensuite dominée par les Français, les Espagnols et les Autrichiens, pour ne connaître de répit qu'avec la formation du royaume d'Italie.
Au XIXe siècle, la douceur de vivre semble enfin devenue la vocation du lac de Côme, exquise parenthèse entre l'âpreté de la montagne et la morosité de la plaine. L'aristocratie lombarde a domestiqué les rivages pour y aménager ses palais et imaginer ses jardins. Un climat indulgent a laissé prospérer une flore méditerranéenne, fondant toutes les nuances de mauves et de rosés dans des buissons d'azalées, de rhododendrons, de camélias et de lauriers.
Depuis le village d'Argegno, la vue s'ouvre sur les sommets, à l'arrière-plan, et l'on distingue la seule île du lac, Comacina, un écrin géré par l'Académie des beaux-arts de Milan qui a vu défiler plusieurs générations de Bugatti. Au-delà, le cap de Balbianello pointe sa subtile élégance, avec la villa Arconati en figure de proue. C'est peut-être ici que Stendhal découvrit que "pour bien apprécier la beauté de ce lac, il faut aimer et être malheureux". En face, sur la rive orientale,
Bellagio surveille la rencontre des deux bras méridionaux du lac. De la villa Serbelloni, Gustave Flaubert décrit "un spectacle expressément créé pour la joie des yeux".
L'exaltation romantique donne du lyrisme et de l'esprit au mythique voyage en Italie que viennent accomplir Franz Liszt, Piotr Ilitch Tchaïkovski, et tant d'autres.
Sur cet arrière-plan d'hédonisme et d'exigences, Giovanni Luigi Bugatti façonne la pierre, modèle le bois, sculpte, construit, maîtrise, ornemente de monumentales cheminées. Il est réputé dans toute la Lombardie. Il côtoie l'aristocratie, se cultive auprès des mécènes, découvre de nouveaux univers, nourrit un climat familial naturellement pétri de sensibilité artistique.
Voilà pour le portrait officiel, rassurant, flatteur. Mais le personnage a une face cachée. Giovanni Bugatti a d'autres fantasmes, des obsessions, une idée fixe qui ronge sa vie et inquiète sa famille : il use son énergie à la recherche du mouvement perpétuel ! Il dilapide la fortune familiale pour mener à bien ses recherches... Une ruine qui ne cessera jamais de traumatiser ses enfants, en particulier Carlo.
Avec Amalia Salvioni, Giovanni Luigi Bugatti aura deux filles, Caroline et Luigia Pierina, dite Bice, et un fils, Carlo Bugatti.